Celles qui distillaient.
Faire confiance à la vie. C’est un peu le mantra que pourraient utiliser Luce & Camille qui ont fondé Disent-elles, une maison de créations spiritueuses en Charente-Maritime. Tout dans leur projet est la succession de synchronicités heureuses.

Une rencontre évidente.
Camille est alors cadre à la Sécu, lorsqu’elle décide de se lancer dans une reconversion professionnelle. S’en suit un PVT au Canada (le coup de coeur absolu), puis rentre en France prématurément à cause du Covid où elle réalise des stages et une formation en distillation en Charente.
Au fond d’elle, elle rêve de fonder sa micro-distillerie en Charente-Maritime. Au hasard d’un scroll sur Facebook, elle tombe sur une annonce dans une micro-distillerie canadienne : un poste d’assistante à la distillation pour remplacer une autre française, Luce, qui rentre avec le projet de lancer sa…micro-distillerie. Au fil des rendez-vous en visio entre Camille & Luce apparaît une évidence. Elles ont le même projet, la même passion pour la distillation, elles vont se lancer ensemble. Et Camille ne retournera pas au Canada.

Esprit créatif à haut savoir-faire.
Toutes les deux savent distiller, elles connaissent la complexité du métier et sont animées par l’envie d’unir local, entraide, créativité et récupération.
Alors elles créent Disent-elles – oui, elles sont amatrices de jeux de mots – une maison de spiritueux, sans limite à la créativité et où les rencontrent dictent les créations. Elle commencent par récupérer de vieux alambics, les font retaper, mettent la main sur des stocks de bières périmées, complètement adaptées à la distillation. De leur dire, elles « concoctent des boissons déroutantes et envoûtantes qui puisent dans la puissance de la flore ultra-locale« .

Local avant tout.
Après avoir mené une campagne de crowfunding sur Miimosa, plateforme de financement de projets à impact dans l’univers agricole, elles créent leur premier elixir : Mistelle de Bière.
Nous non plus on ne savait ce que c’était, alors voici leur définition ; « Une recette du vermouth, revisitée avec un jus de malt muté à l’eau de vie de bière, des macérations d’ingrédients revalorisés (cascara de cacao, gousses de vanille de Madagascar ), légèrement sucré au miel de seconde main. Le tout dans des bouteilles consignées ! » indique Camille.
C’est ça l’essence même de leur union, faire naître des jus originaux à partir d’ingrédients locaux et de savoir-faire artisanaux. Pour ça elles s’appuient sur leurs alambics centenaires, prénommés Jacques et Paul – encore une jolie coïncidence, c’était le nom de leur anciens propriétaires mais aussi des grand-pères de Camille et Luce. Et se nourrissent des connaissances des anciens qu’elles côtoient ainsi que toutes les personnes venant leurs prêter main-forte dès que possible. La générosité est partout.
Elles sont déjà en chemin pour la création de leur second spiritueux L’Amère, un apéritif à mi-chemin entre la Suze & l’Apérol à la sauce charentaise.
Loin des standards et avec l’audace historique des femmes de cet univers, Luce & Camille prouvent qu’avec envie, débrouillardise, curiosité et travail, mêmes les plus originaux et éco-responsables ont leur place dans l’industrie des spiritueux.